Histoire de la musique de relaxation
Article écrit par Fabrice Tonnellier
Aujourd’hui la musique de bien-être est devenue un genre à part entière quoique mal connu. Ce qui définit la musique de relaxation est que celle-ci est composée afin de favoriser la détente et le bien-être de l’auditeur. Il n’est pas toujours facile de définir les frontières de la musique relaxante avec celles de la musique new-age ou d’autres styles de musicaux calmes et instrumentaux, certains genres se confondent parfois.
La musique de relaxation a d’abord puisé ses origines dans la musique classique et la musique sacrée mais en se les réappropriant avec les nouvelles technologies et particulièrement les synthétiseurs. Par la suite ce style s’est enrichit des influences des musiques du monde et de la musique traditionnelle.
Les débuts, expérimentations psychédéliques et musiques planantes
C’est au commencement du mouvement new-age dans les années 70 que des premières musiques proches de la musique de relaxation ou de la musique d’ambiance ont commencées à être composées avec par exemple des expérimentations sonores chez Pink-Floyd.
C’est en 1978 que Brian Eno compose son album « Music for airports », c’est là un des tout premier cd de musique d’ambiance. Cet album aurait été composé pour une diffusion dans l’aéroport pour détendre les passagers.
Les années 80, l’age d’or des synthétiseurs
Les années 80 verront le succès de Jean-Michel Jarre, Vangelis, Mike Oldfield ou encore Kitaro qui sont des compositeurs considérés encore aujourd’hui comme les chefs de file de la musique new-age ou de la musique s’en approchant. Certaines de leurs compositions sont d’ailleurs utilisées encore aujourd’hui comme musiques relaxantes. C’est l’âge d’or de l’utilisation des synthétiseurs qui ouvrent la voie à des sonorités nouvelles, spatiales et à une recherche importante dans le « son » et la sonorité de chaque musicien.
C’est à la fin des années 80 que débute une chanteuse Irlandaise qui va devenir une figure de la musique new-age : Enya qui sort sont premier album en 1987 et dont les nombreux albums connaissent depuis un grand succès.
Les années 90, l’échantillonnage sonore et l’apparition de la world-music
Après le synthétiseur, une seconde avancée technologique va influencer la composition dans les années 90. Il s’agit de l’utilisation d’échantillons sonores enregistrés (aussi appelés « samples »). Ce qui va permettre de mêler facilement les synthétiseurs avec des sons et enregistrements réels.
C’est ainsi en 1994 que le groupe Deep-forest sort son album « World-mix » mêlant des chants africains et des synthétiseurs de belle qualité. En 1995 ce groupe produira également « Boheme » un magnifique album enregistré avec une chanteuse des pays de l’est, c’est un tournant qui s’opère et où commence la vague world-music. Suivant ce même principe, en 1998 le groupe Era reprend des chants grégorien pour les intégrer dans des compositions modernes, ces musiques connaissent un fort succès (Era à signé entre-autre la musique du film « Les visiteurs »).
Les années 2000, la musique d'ambiance devient un genre musical à part entière
Les années 2000 voit le mélange des genres se confirmer. C’est aussi les années ou la musique de relaxation connaît une certaine maturité. Des compositeurs comme Aeolia utilisent les synthétiseurs avec de la personnalité comme dans l’album « Reiki effect ». Le compositeur Deuter utilise avec bonheur des mélodies qu’il joue à la flûte ou des enregistrements de sons naturels pour les intégrer ensuite dans ses compositions. Les compositeurs français Michel Pépé et Logos composent et continuent encore aujourd’hui à composer de nombreux albums de relaxations particulièrement soignés et inspirés, tel « La source d’émeraude » par Michel Pépé, ou « Lumière de l’eau » par Logos.
On voit apparaître de nombreuses musiques dédiées à une utilisation spécifique : massage, Reiki, Shiatsu, Tai- Chi… et certaines ont la particularité d’être de très bonne qualité.
Egalement il y a un retour aux sons et aux instruments plus naturels. La chanteuse Deva Premal chante des mantras indiens, le thérapeute Philippe Barraqué utilise le chant harmonique dans ses albums. On peut écouter des musiques de relaxations chantées, ou jouées à la harpe par exemple par Vanessa Gerkens dans l’album « Métamorfée ».
Il y a aussi une nouvelle tendance qui mêle musiques relaxantes et musiques électronique, le style "lounge" ou "chill-out" que l'on retrouve illustrée par de grands succès comme les albums de Buddha Bar ou Hotel Costes.
Aujourd’hui il semble y avoir un plus grand équilibre entre les synthétiseurs et les instruments et sonorités naturelles. Les compositions sont également souvent plus matures et travaillées avec beaucoup de soin.
Cependant il reste des musiques qui sont produites "au kilomètre" composées très rapidement et éditées à la va-vite. Souvent ce type de musique reste pauvre et cela est bien dommage.
Néanmoins, petit-à-petit la musique de relaxation est de plus en plus reconnue comme un genre à part entière, souhaitons que ce sera pour le plus grand bien-être des auditeurs !